Santé: Le diabète pendant la grossesse aurait une influence sur la puberté des enfants.

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La puberté est un phénomène physiologique complexe caractérisé par des modifications hormonales et une croissance rapide. Plusieurs études ont établi les effets à long terme d’une puberté précoce dans les deux sexes, en particulier sur l’adiposité, l’hypertension et le risque cardio-métabolique. Le diabète maternel provoque une dysfonction endocrine et favorise la sécrétion des hormones anabolisantes de l’enfant qui ont un effet sur la croissance. Caractériser la puberté dans des enquêtes longitudinales est difficile en raison de la nécessité d’un examen direct par un endocrinologue expérimenté pour définir le stade de Tanner dans les deux sexes, détermination qui peut être plus malaisée en cas d’obésité. De ce fait, les mesures de la poussée de croissance pubertaire : âge au pic de vitesse de croissance en taille et pic de vitesse de croissance pubertaire, peuvent être considérées comme des substituts qui permettent de juger de l’âge de la puberté.

 

Un groupe de recherche du Colorado a utilisé une cohorte prospective historique (« Exploring Perinatal Outcomes ») de 77 enfants (51 % Blancs non hispaniques, filles 50 %) nés entre 1992 et 2002 exposés au diabète pendant la grossesse, en majorité des diabètes gestationnels. Ils ont été comparés à 340 sujets non exposés. Les tailles des enfants ont été enregistrées à partir de 2 ans jusqu’à 15,8 ± 1 ans et 16,8 ± 1,2 ans respectivement. Les participants ont fait l’objet en moyenne de 19 mesures (4 à 52). Les autres co-variables ont été colligées durant 2 consultations.

Puberté plus précoce et vitesse de croissance plus rapide

A partir de ces données, il a été possible de modéliser les âges au pic de vitesse de croissance en taille et les pics de vitesse de croissance pubertaire. Après ajustements en fonction du sexe, de l’ethnie, du statut socio-économique, le pic médian de vitesse de croissance en taille a été atteint 3 mois plus tôt chez les jeunes sujets exposés au diabète maternel en comparaison des non exposés (P < 0,03). Le pic de vitesse de croissance pubertaire médian a été de 10,5 % plus élevé chez les filles exposées en comparaison des non exposées (P<0,001) et de 4 % plus élevé chez les garçons (P < 0,001). Des ajustements en fonction du statut socio-économique et de l’indice de masse corporelle précoce n’ont pas d’effets sur ces relations entre 

vitesse de croissance pubertaire et diabète maternel.

Ces résultats suggèrent que le diabète pendant la grossesse est associé chez les enfants des deux sexes à une puberté plus précoce et une poussée de croissance pubertaire plus rapide indépendamment de l’ethnie et des facteurs socio-économiques. Les conséquences à long terme de ce phénomène restent à déterminer.