Iran: Une Iranienne ôte son voile en public : trois mois de prison ferme

Vingt-quatre mois de prison, dont trois fermes : c’est la condamnation dont une Iranienne a écopé pour avoir ôté son foulard en public. Pour le procureur général de Téhéran, cette dernière « a encouragé la corruption morale ».

Une Iranienne ayant ôté son foulard en public pour protester contre l’obligation du port du voile a été condamnée à 24 mois de prison, dont trois fermes, a rapporté ce mercredi l’agence Mizan online, qui dépend du pouvoir judiciaire.

Le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, qui a annoncé la condamnation, n’a pas donné l’identité de cette femme mais a indiqué qu’il allait faire appel du jugement, selon Mizan.

Cette femme « a encouragé la corruption morale » en public, a-t-il affirmé, critiquant le caractère essentiellement suspensif de la peine imposée. Le parquet va demander une peine d’emprisonnement ferme de deux ans, a-t-il laissé entendre.

Une trentaine d’Iraniennes arrêtées depuis fin décembre

Plus d’une trentaine d’Iraniennes ont été arrêtées depuis la fin décembre pour avoir enlevé leur voile en public dans un geste de défi à la loi. Elles ont été libérées pour la plupart mais sont poursuivies par la justice.

La loi en vigueur en Iran depuis la révolution islamique de 1979 impose aux femmes, Iraniennes ou étrangères, et quelle que soit leur religion ou croyance, de sortir tête voilée et le corps couvert d’un vêtement ample plus ou moins long.

Toutefois, le zèle de la police des mœurs sur ce sujet a nettement diminué depuis une vingtaine d’années et un nombre croissant d’Iraniennes, à Téhéran et dans d’autres grandes villes du pays, laissent apparaître nettement leur chevelure.

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Le procureur général intransigeant

Dans certains quartiers de la capitale, on voit régulièrement des femmes conduire leur voiture avec leur voile tombé sur les épaules.

Abbas Jafari Dolatabadi a assuré qu’il n’avait plus l’intention d’accepter un tel comportement et qu’il avait donné l’ordre d’« immobiliser » les véhicules des conductrices récalcitrantes au port du voile.

Pour lui, une certaine « tolérance » est possible vis-à-vis des femmes qui portent le voile de manière relâchée, « mais il faut agir avec force contre les personnes qui remettent en cause délibérément les règles en matière du voile islamique », rapporte Mizan online.