Cancer du sein : la prévention primaire à l’honneur

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Paris, le mercredi 11 septembre 2019 – La communication des institutions publiques concernant le cancer du sein s’est principalement concentrée ces dernières années sur le dépistage. Faut-il y voir une prise de distance avec ce dispositif tel qu’il est aujourd’hui organisé ou tout au moins une prise de conscience quant à la nécessité de ne pas méconnaître l’importance de la prévention primaire, la campagne qui vient d’être lancée par l’Institut national du cancer (INCA) se focalise plus certainement sur les « petits gestes du quotidien » qui contribuent à diminuer le risque du cancer du sein.

Vingt-mille cancers du sein évitables

Derrière le slogan « la prévention c’est tous les jours, le dépistage c’est tous les deux ans », l’INCA rappelle que jusqu’à 20 000 cancers du sein pourraient être évités chaque année, selon des chiffres basés sur les travaux du Centre international de Recherche sur le Cancer et l’INCA lui-même. Les extrapolations des données épidémiologiques conduisent en effet à considérer que 8 700 cancers du sein seraient attribuables à une consommation trop importante d’alcool, 4 900 au surpoids et à l’obésité, 2 600 au tabac, 2 500 à une alimentation déséquilibrée et 1 700 au défaut d’activité physique chez les femmes ménopausées. Si ces chiffres ne permettent pas d’appréhender le caractère multifactoriel des cancers, ils rappellent cependant néanmoins le rôle des comportements quotidiens dans le développement possible d’un cancer. Aussi, les encarts présents dans la presse féminine tout au long des mois de septembre et d’octobre déclinent ces gestes simples qui chaque jour permettent de restreindre son risque de cancer du sein : monter les escaliers à pied, refuser un nouveau verre de vin ou encore manger des fruits et des légumes. Ce relais dans les magazines féminins s’accompagne d’une médiatisation sur le web (réseaux sociaux et sites d’information privilégiés par les femmes) à travers des bannières, des vidéos et des posts.

Vers un dépistage plus personnalisé ?

Si le message central de cette campagne concerne la prévention primaire, l’incitation au dépistage tous les deux ans n’est cependant pas oubliée. Le fait d’ouvrir son courrier d’invitation est ainsi listé parmi les petites gestes qui permettent d’agir contre le cancer du sein. Par ailleurs, l’opération de sensibilisation renvoie vers un site d’information sur la pathologie et son dépistage. Si certains observateurs considéreront une nouvelle fois que l’évocation des limites du dépistage reste de fait restreinte, la question n’est cependant pas éludée. Surtout, en énumérant dans son dossier de presse et sur ses supports d’information les différentes situations (antécédents familiaux, âge, facteurs de risque spécifiques) et en rappelant pour certaines que « le suivi est propre à chaque antécédent », l’INCA paraît s’orienter vers une offre de dépistage plus personnalisée, qui est aujourd’hui l’objectif qu’il s’est fixé pour répondre aux critiques, légitimement formulées, contre le programme systématique.

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