Les talibans et l’EI ont annoncé leur intention de perturber le processus électoral en vue des législatives d’octobre…

Nouvel attentat en lien avec les élections à venir en Afghanistan. Au moins 13 personnes ont été tuées et 33 blessées ce dimanche par l’explosion d’une bombe dans un centre d’enregistrement pour les élections législatives, dans l’est du pays.

L’engin a explosé dans une tente, à l’intérieur d’une mosquée, selon le chef de la police locale. « Une foule de gens qui sortaient de la mosquée s’étaient rassemblés pour s’enregistrer » en vue des élections annoncées pour le 20 octobre.

Deuxième attaque en une semaine

Le bilan pourrait encore s’alourdir. Parmi les tués figure une femme travaillant sur le processus électoral. « Certains blessés sont dans un état critique et les ambulances continuent à amener des gens », selon la direction des services de santé de la province.

Cette attaque survient six jours après un double attentat qui a fait 25 morts à Kaboul, dont neuf journalistes parmi lesquels le photographe Shah Marai. Un reporter de la BBC, Ahmad Shah, a par ailleurs été tué cette semaine dans une autre attaque dans la province de Khost.

Multiplication des violences

Les violences sont l’obstacle majeur à l’organisation des législatives d’octobre – premières élections depuis 2010. Elles auraient déjà dû avoir lieu il y a trois ans. Ce scrutin sera par ailleurs le premier dans le pays depuis la présidentielle de 2014, préalable à celle de 2019.

Le 22 avril, un attentat suicide revendiqué par Daech contre un centre d’enregistrement électoral à Kaboul a fait une soixantaine de morts. Quatre jours plus tôt, des talibans armés ont attaqué et incendié un autre centre dans la province de Gor.

Pousser aux urnes

Les autorités ont mis en place quelque 7.000 centres d’inscription dans l’espoir d’enregistrer les 14 millions d’Afghans adultes pour voter aux législatives. Dans certaines provinces, des tracts sont lâchés par avion pour inciter la population à s’inscrire sur les listes. Une campagne bat son plein à la radio et à la télévision.

Mais ce samedi, trois semaines après le début du processus qui durera deux mois, la Commission électorale indépendante (IEC) comptabilisait à peine plus de 1,2 million d’inscrits sur 14 millions. Les autorités craignent qu’un faible nombre de votants ternisse la crédibilité du résultat. Nombre de centres d’enregistrement ont en outre été installés à l’intérieur d’écoles et de mosquées, faisant craindre que des étudiants et des croyants soient visés.